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Formation
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Éducation
Vous avez besoin d’informations sur le thème de l’avortement aux Pays-Bas pour un article, un exposé ou une recherche ? Vous trouverez sur ce site de nombreuses informations sur les différentes méthodes d’IVG et sur nos procédés.
Si vous avez des questions sur le thème de l’avortement qui ne concernent pas directement les interventions ou traitements, vous trouverez peut-être les réponses ci-dessous.
Les sites suivants sont également intéressants :
Zanzu (en français)
Rutgers (en français)
Ministère de la Santé publique, du Bien-être et des Sports (VWS) (en anglais)
Sense (en anglais)
Aux Pays-Bas, environ 30 000 avortements sont pratiqués chaque année. S’il peut paraître élevé, ce chiffre est pourtant l’un des plus faibles au monde. On pratique en effet moins d’IVG aux Pays-Bas que dans certains pays où l’avortement est illégal. Par conséquent, l'interdiction de l'avortement n'entraîne pas une diminution du nombre d’IVG, mais une augmentation des avortements clandestins (non sécurisés).
Le nombre relativement faible des avortements aux Pays-Bas s’explique aussi par un accès plus facile à la contraception. Les IVG réalisées aux Pays-Bas sont comptabilisées dans le registre national des avortements.
La plupart des femmes enceintes sans l’avoir désiré ont bien utilisé un moyen de contraception. Mais il y a eu défaillance. Il arrive qu’une femme qui prend la pilule contraceptive, l’oublie une fois de temps en temps, ou que la semaine d’arrêt de 7 jours soit prolongée involontairement.
Il arrive aussi qu’un préservatif se déchire ou qu’il glisse, qu’un stérilet ne soit pas bien placé ou que la méthode de contraception utilisée manque de fiabilité (comme une application numérique, l'abstinence périodique ou le coitus interruptus – qui consiste, comme le disent joliment les néerlandais, à « quitter l'église avant de chanter »).
Aux Pays-Bas, la plupart des femmes qui recourent à l’avortement ont entre 25 et 30 ans et elles ont déjà un ou plusieurs enfants. Les avortements à l’âge de l’adolescence ne représentent que 8 % de l’ensemble des IVG pratiquées.
Aux Pays-Bas, l'avortement est légal depuis 1984. Il figure cependant toujours au Code pénal. Par conséquent, l’avortement peut toujours être sanctionné pénalement – sauf si tous les critères sont respectés.
L’exigence de critères qualitatifs pour la pratique des IVG est une bonne chose, certes, mais il serait préférable que l’avortement, au même titre que les autres traitements médicaux, ne relève pas du code pénal. On constate d’ailleurs que de plus en plus de pays assimilent l'IVG à un traitement médical, ce qui lève un peu le tabou pesant sur l'avortement.
Aux Pays-Bas, 90 % des avortements sont pratiqués dans les centres d’IVG, et seulement 10 % dans les hôpitaux.
Cela a toujours été ainsi : avant 1984, aux Pays-Bas, l'avortement était illégal, mais toléré. Les hôpitaux ne pouvaient donc pas procéder aux IVG et des cliniques spécialisées ont été créées.
Malgré la légalisation de l’avortement en 1984 avec l’arrivée de la Loi sur l'interruption de grossesse (loi néerlandaise nommée WAZ), rien n’a changé. Aujourd’hui, les hôpitaux peuvent eux aussi pratiquer des avortements, à condition de disposer d’une autorisation spéciale.
Cependant, en raison de considérations religieuses, certains hôpitaux s'en abstiennent délibérément.
De façon générale (pour les femmes qui ont plus de 16 jours de retard et qui souhaitent avorter), la loi néerlandaise impose d’abord une consultation avec un médecin (généralement le médecin traitant, mais tout autre médecin peut être sollicité), puis un délai de réflexion de 5 jours. Ce n’est qu’au terme de ce délai que l’IVG pourra être pratiquée.
L’IVG immédiate : aux Pays-Bas, une IVG sur quatre environ est réalisée avant le 16e jour de retard. Dans ce cas, la loi autorise un avortement immédiat (la patiente n’est pas tenue de consulter son médecin traitant auparavant car le délai légal de réflexion ne s’applique pas). La loi néerlandaise ne considère pas cette IVG très précoce comme un avortement mais comme un « traitement de retard de règles » (overtijdbehandeling).
L’overtijdbehandeling est donc une IVG non soumise au délai légal de réflexion, c.-à-d. une IVG réalisable immédiatement. Concrètement, elle consiste soit en une IVG médicamenteuse, soit en une IVG chirurgicale par aspiration (« aspiration intra-utérine »).
La seule différence entre « un traitement de retard de règles » et l’avortement tient au délai légal de réflexion de 5 jours qui ne s’applique pas dans le premier cas.
De nombreuses patientes consultent tout de même leur médecin avant de « faire traiter leur retard de règles », généralement parce qu’elles souhaitent obtenir plus d’informations ou parce qu’elles souhaitent parler de leur décision. Les patientes qui préfèrent ne pas consulter leur médecin traitant peuvent prendre rendez-vous directement à la clinique pour une consultation avec l’un de nos médecins et une échographie.
Si une patiente doute encore de sa décision le jour de l’intervention, nous ne procédons pas à l’avortement. Nous lui donnons généralement un nouveau rendez-vous pour qu’elle puisse réfléchir plus longuement à sa décision ou nous l'orientons vers une association (p.e. Planning Familial), son médecin traitant ou un psychologue si nécessaire, pour qu’elle puisse être accompagnée dans sa prise de décision.
La durée de la grossesse est calculée à partir du premier jour de la dernière menstruation (il s’agit d’une méthode ancienne qui date du temps où l’échographie n’existait pas encore). Ce n’est que deux semaines plus tard environ, au moment de l’ovulation, qu’une grossesse peut débuter ou non. Par conséquent, lorsqu’une femme est enceinte de sept semaines, cela signifie qu’elle est tombée enceinte il y a environ cinq semaines et qu’elle a environ trois semaines de retard.
La loi néerlandaise autorise les IVG jusqu'à 24 semaines d'aménorrhée. Le délai de 24 semaines est considéré comme le seuil de viabilité : à partir de ce moment, un fœtus pourrait rester en vie en dehors du corps de sa mère. Toutefois, aux Pays-Bas, les cliniques gardent une marge de sécurité. Elles n’interviennent plus au-delà de 22,5 semaines. En respectant cette marge, elles sont sûres ne pas procéder à des avortements trop tardifs ou trop compliqués du point de vue technique.
Dans les cliniques, la plupart des avortements sont pratiqués au cours des sept premières semaines d'aménorrhée. Au-delà de 18 semaines d'aménorrhée, les interventions sont rares (seulement 7 % des avortements). Dans les hôpitaux, les avortements tardifs sont un peu plus fréquents. Ils sont généralement pratiqués à la suite de la découverte d’une anomalie présentant un danger lors de l’échographie de 20 semaines. Cette échographie, réalisée pour toute grossesse à mener à terme, permet de contrôler tous les organes du fœtus.
Elle révèle parfois des éléments très inquiétants, tels qu’un spina-bifida ou une anomalie cardiaque ou cérébrale. Le cas échéant, la femme enceinte ou les futurs parents décident parfois, en concertation avec le médecin, d'interrompre la grossesse.
Dans les hôpitaux, l’intervention consiste en un accouchement prématuré. Des hormones sont administrées à la patiente pour le déclencher. Le fœtus ne survit pas à l’accouchement. À la clinique, nous procédons différemment : les patientes ne passent pas par un accouchement et elles peuvent dormir pendant l'avortement.
On réalise toujours une échographie préalablement à un avortement. La patiente peut regarder l’écran ou demander à ne pas le voir. L'échographie permet de confirmer la grossesse (ou de vérifier qu’il ne s’agit pas d'une fausse couche) et d’en déterminer l’âge. Cet âge correspond généralement à l’estimation qu’en avait fait la patiente, mais parfois ce n’est pas le cas. Le médecin vérifie également qu’il s’agit bien d’une grossesse intra-utérine, car une grossesse extra-utérine, rare et potentiellement dangereuse, nécessite une intervention différente, à réaliser par un gynécologue.
Non, l'avortement n'est pas remboursé par l'assurance maladie. Cependant, pour toutes les femmes qui résident et sont imposables aux Pays-Bas, l’avortement est gratuit. L’intervention est en effet prise en charge par l’État néerlandais (subventions). La nécessité du respect de l’anonymat explique ce choix : les femmes qui ne sont pas assurées à titre personnel peuvent ainsi, comme les autres, recourir à l’avortement de façon anonyme. En effet, les IVG ne figurent pas sur les relevés de prestations de l’assurance maladie puisqu’elles sont financées par des subventions de l’État. La gratuité permet aux femmes qui n’en ont pas les moyens d’avoir recours à l’avortement comme les autres. Dans les pays où la gratuité n’est pas assurée, les femmes recourent souvent à des avortements clandestins qui peuvent mettre leur vie en danger.
Très peu de femmes souffrent de troubles psychiques consécutivement à un avortement. De nombreuses recherches ont été menées à ce sujet.
La plupart du temps c’est le lobby anti-avortement qui diffuse des histoires de troubles psychiques après avortement, fondées sur des études biaisées.
Aux Pays-Bas, les grossesses d’adolescentes sont heureusement très peu nombreuses et le nombre d’avortements concernant cette tranche d’âge est par conséquent très peu important. Aux Pays-Bas, les jeunes ont le droit de prendre des décisions en toute indépendance à partir de 16 ans. De ce fait, les jeunes filles de 16 ans ou plus n'ont pas besoin du consentement d'un parent ou d'un tuteur pour recourir à l’avortement.
Selon la Loi sur l’accord en matière de traitements médicaux (loi néerlandaise nommée WGBO), un double consentement est requis pour les actes médicaux concernant les mineurs âgés de 12 à 16 ans : le consentement du mineur lui-même et le consentement d’un parent ou d’un tuteur.
Pour certaines jeunes filles, il n'est pas souhaitable que les parents ou le tuteur soient informés de l’avortement. Cela pourrait même leur être préjudiciable : il y a, par exemple, les milieux dans lesquels l’avortement est tabou, ou pire encore, les milieux dans lesquels les crimes d’honneur sont une tradition. Le médecin peut alors décider de procéder à l'avortement à l'insu des parents ou du tuteur ou sans leur consentement. Généralement, dans une telle situation un deuxième médecin ou intervenant s’entretiendra avec la jeune fille en question, par mesure de précaution.
Non, un avortement n'est pas une partie de plaisir et aucune femme n’y recourt à la légère. En général, les femmes appréhendent beaucoup l’intervention parce qu'elles ne savent pas à quoi s'attendre, ou parce qu'elles ont reçu de fausses informations, comme celle selon laquelle une IVG peut entraîner la stérilité. De nombreuses femmes craignent également le jugement des autres. Elles ont honte, se sentent coupables ou ont peur de regretter un jour leur choix. Malheureusement, l'avortement reste un sujet tabou et ses détracteurs sont nombreux. C’est pourquoi certaines femmes n'osent parler à personne de la décision qu’elles ont prise et assument seules des situations compliquées.
Il existe de nombreuses raisons qui peuvent amener les femmes à avorter. Certaines femmes ne veulent pas d'enfants, d’autres n’en veulent plus, d’autres encore en voudraient mais plus tard, avec un autre compagnon. Certaines femmes sont trop jeunes, elles voudraient d’abord une relation stable, un emploi, un bon logement, une vie bien rangée. D’autres ne peuvent imposer une nouvelle grossesse ou l’arrivée d’un nouvel enfant à leur famille. D’autres encore risquent leur santé en menant une grossesse à terme.
Non. La femme enceinte est la seule à pouvoir décider de l’interruption de sa grossesse. Il s'agit de sa santé, de son corps et de son droit d’en disposer. Toutefois, de nombreuses femmes prennent la décision d’avorter ou non en concertation avec le géniteur, mais la loi ne l’exige pas. Si le géniteur n’est pas du même avis, c’est évidemment ennuyeux pour lui. Cependant, tant qu'il ne peut pas prendre en charge la grossesse et tant que le fœtus n'est pas viable, il n'a pas son mot à dire.
Le lobby anti-avortement, particulièrement important aux États-Unis, parraine également des initiatives en Europe. Aux Pays-Bas, il existe des groupes de militants anti-avortement formés et parrainés par des associations américaines pour « sauver » les femmes des centres d’IVG. Concrètement, cela revient à intimider les femmes qui se rendent dans ces cliniques et à leur asséner de fausses informations sur l’avortement.
Ces dernières années, de telles actions se sont multipliées aux Pays-Bas. En réaction contre ces intimidations, le projet abortusbuddy a été lancé : les femmes peuvent désormais se faire escorter jusqu’à la clinique par des « accompagnateurs à l’avortement » qui les aident à passer au travers des manifestants.
Depuis des années, le nombre d'avortements aux Pays-Bas est resté à peu près inchangé : environ 30 000 par an. On constate cependant que le nombre de grossesses chez les adolescentes diminue tous les ans et qu’une partie des 30 000 avortements pratiqués concerne des femmes qui viennent de l'étranger, notamment de France, d'Allemagne, de Belgique et d'Pologne, parce que dans ces pays la législation en matière d’avortement est plus stricte. 30 000 avortements, cela paraît beaucoup. Il s’agit pourtant de l’un des chiffres les plus bas au monde, que nous obtenons grâce à notre excellente politique en matière de contraception. Cependant, on constate aussi que le nombre d’avortements pratiqués sur la catégorie des plus de 21 ans augmente légèrement : pour cette tranche d’âge, la contraception n’est plus remboursée depuis quelques années.
Pourquoi acceptez-vous que l’on « commette » des avortements ?
Je suis pour la pratique des IVG. Le terme « commettre » n’est pas approprié. Il se rapporte à un crime ou à un délit, alors que l’avortement est un traitement (médical ou chirurgical). Je suis favorable à l’avortement car les femmes qui se retrouvent enceintes sans le vouloir ne devraient jamais être contraintes de mener leur grossesse à terme. Ce n’est bon ni pour la femme, ni pour l’enfant. Vous constaterez que dans les pays où l’avortement est interdit, les femmes y ont tout autant recours qu'aux Pays-Bas. La différence, c’est qu’elles vont avorter dans l’illégalité, c’est-à-dire dans des conditions qui ne sont souvent absolument pas sécurisées. Il faut savoir que dans le monde, une femme meurt toutes les 8 secondes des suites d'un avortement clandestin. Ces femmes se trouvent dans des situations tellement extrêmes qu'elles préfèrent risquer la mort plutôt que de mener leur grossesse à terme. De nombreuses études ont démontré qu’il est en effet particulièrement difficile sur le plan psychologique de mener à terme une grossesse non désirée. Par ailleurs, il ressort de certaines études que les femmes qui se sont retrouvées enceintes malgré elles, et qui ont eu recours à l’avortement après avoir bien réfléchi à leur décision, n’en gardent souvent aucun trouble psychologique.
Pourquoi êtes-vous devenu médecin orthogéniste ?
J'ai étudié la médecine, et pendant mon cursus, j’ai été confrontée à des femmes qui se sont retrouvées enceintes sans l’avoir désiré. J’ai réalisé que ces femmes se retrouvaient souvent dans des situations extrêmement stressantes et j’ai souhaité les aider. J’ai également réalisé à quel point l'avortement était encore souvent un sujet tabou et cela me contrariait beaucoup. C’est évidemment un sujet particulièrement déplaisant qu’on préfère éviter. Le problème, c’est qu’en agissant ainsi, on favorise les préjugés sur l’IVG. Pour moi il était important de changer les choses, afin que les femmes qui sont malheureusement obligées de prendre cette décision extrême n’aient pas autant à culpabiliser.
Aimez-vous votre travail ?
Oui, ce que j’aime dans mon travail, c’est de voir repartir complètement soulagées des femmes qui étaient arrivées extrêmement tristes et en grande difficulté, c’est aussi de voir qu’elles ne culpabilisent plus autant et qu’elles acceptent mieux l’avortement. De plus, comme le personnel de la clinique, très féminin, leur inspire confiance, de nombreuses patientes se confient à nous. Alors pendant quelques instants, vous êtes très proche de la vie des gens.
Le nombre d'IVG a-t-il augmenté ces dernières années ?
Depuis des années, le nombre d'avortements aux Pays-Bas est resté à peu près inchangé : environ 30 000 par an. On constate cependant que le nombre de grossesses chez les adolescentes diminue tous les ans et qu’une partie des 30 000 avortements pratiqués concerne des femmes qui viennent de l'étranger, notamment de France, d'Allemagne, de Belgique et d'Pologne, parce que dans ces pays la législation en matière d’avortement est plus stricte. 30 000 avortements, cela paraît beaucoup. Il s’agit pourtant de l’un des chiffres les plus bas au monde, que nous obtenons grâce à notre excellente politique en matière de contraception. Cependant, on constate aussi que le nombre d’avortements pratiqués sur les femmes de plus de 21 ans augmente légèrement : pour cette tranche d’âge, la contraception n’est plus remboursée depuis quelques années.